Menjû (Transmission face à face) : guide de travail
Ce texte du Shôbôgenzô de maître Dôgen a été présenté dans le message précédent. Voici maintenant les questions posées par Yoko Orimo sur le texte. Vous pouvez y répondre en laissant un commentaire à la fin du message.
- Message précédent : Menjû (ateliers des 23 février, 9 et 23 mars) : présentation, versions disponibles en japonais, français, anglais.
- Présentation des ateliers : Programme de l'Institut d'Études Bouddhiques 2014-2015 avec Yoko Orimo
Menju 面授 « Transmission face à face »
Texte n°51 de l’Ancienne édition [Kyûsô 旧草]
3 séances : 23 février, 9 et 23 mars 2015
Question 1 :
Le texte s’ouvre sur la scène fondatrice où l’Eveillé-Shâkyamuni transmit la vraie Loi, Trésor de l’Œil à son premier disciple Kâçyapa en triturant une fleur d’Udumbara. Quel est le fond spirituel commun qui doit exister entre cette scène fondatrice de la Voie et le thème de la transmission face à face ?
Question 2 :
« En vénérant la face de l’Eveillé de l’Eveillé-Shâkyamuni, dit Dôgen, je reflète dans mon œil l’Œil de l’Eveillé de l’Eveillé-Shâkyamuni, et je fais refléter mon œil dans l’Œil de l’Eveillé. (…) ». Pourquoi l’Œil joue-t-il, comme le visage, un rôle primordial dans la transmission de la Loi de l’Eveillé ?
Question 3 :
« En exposant la face, on se donne la face à la face de l’autre, et on reçoit la face de l’autre dans sa propre face. La transmission face à face n’est autre que le donner et recevoir de la face dans la face. » Si la distinction du donner et du recevoir, de moi et de l’autre, du sujet et de l’objet se dissout ainsi dans cette transmission face à face, quel est finalement l’« objet » de la transmission face à face ; qu’y-a-t-il à transmettre face à face d’un éveillé à un éveillé, d’un patriarche à un patriarche ?
Question 4 :
« C’est cette peau de la face qui doit justement constituer le grand Miroir circulaire de la multitude des éveillés. Puisque celui-ci a pour peau le grande Miroir circulaire, il n’a teint ni à l’intérieur, ni à l’extérieur. C’est le grand Miroir circulaire qui s’est transmis au grand Miroir circulaire, face à face. » En quoi consiste ce « grand Miroir circulaire » [dai.enkan大円鑑] ; pourquoi est-il sans tains ; quelle image reflète-il en tant que miroir ?
Question 5 :
Qu’en est-il du mode de la transmission effectué actuellement en Europe ; ce rapport de personne à personne caractérisant la transmission face à face existe-il réellement chez les pratiquants Zen, ou bien ces derniers s’appuient-ils plutôt sur la référence institutionnelle ou hiérarchique ? Par ailleurs, si la question de transmission n’est pas une préoccupation majeure chez les pratiquants d’un tel ou tel courant, d’après ces derniers, qui pourrait transmettre quoi et au nom de quelle authenticité pour l’avenir du Zen en Europe ? Sans la transmission, ni la pratique, ni la religion ne sauraient subsister.