Bodaisatta-shishôbô (étudié le 08/12) : présentation, versions disponibles, comparaisons de traductions
Le 8 décembre ce texte du Shôbôgenzô de maître Dôgen sera lu en atelier avec Yoko Orimo. Voici une présentation, la liste (partielle) des versions disponibles sur papier ou sur internet, quelques comparaisons de traduction du titre et des quatre attributs. Un guide de travail fourni par Y Orimo figure sur le message suivant. Le texte en japonais est téléchargeable ici ou dans un autre message qui ne va contenir que ce texte.
Christiane Marmèche
Bodaisatta-shishôbô 菩提薩埵四攝法
« Les quatre attributs pratiques de l’être d’Eveil »
Le 8 décembre 2014 à 19h ATELIER
animé par Yoko Orimo traductrice du Shôbôgenzô.
à l'Institut d'Études Bouddhiques
en collaboration avec le Dojo Zen de Paris(DZP),
Informations sur Programme de l'Institut d'Études Bouddhiques 2014-2015 avec Yoko Orimo
I – Présentation du texte par Y Orimo :
Les quatre attributs pratiques de l’être d’Eveil [Bodaisatta-shishôbô], rédigé dans un style sobre et limpide, présente les 4 attributs pratiques de l’être d’Éveil :
- le don [fuse 布施skr. dâna],
- la parole d’amour [aigo 愛語 skr. priya-vâditâ],
- la pratique altruiste [rigyô 利行 skr. artha-caryâ]
- l’accord [dôji 同事skr. samâna-arthatâ].
Par sa dimension profondément religieuse et sa simplicité, le Bodaisatta-shishôbô révèle une autre facette, presque ignorée en Occident, de l’enseignement de Dôgen. Il s’agit, à notre avis, de l’un des chefs-d’œuvre du Shôbôgenzô.
Bodaisatta-shishôbô est dans les textes supplémentaires
II – Versions disponibles en japonais, en français et en anglais
1) En japonais : une version de Bodaisatta-shishôbô 菩提薩埵四攝法 se trouve ici sous forme de fichier pdf téléchargeable : Bodaisatta_shishobo ou fichier docx Bodaisatta_shishobo:
2) En français : Les quatre attributs pratiques de l’être d’Eveil, dans la Traduction intégrale du Shôbôgenzô, La Vraie Loi, Trésor de l'œil de Yoko Orimo dans le tome 6 (Ed. Sully 2012) p. 239.
3) En français sur zenmontpellier : Quatre éléments des relations sociales d'un bodhisattva, http://www.webring.org/l/rd?ring=bouddhisme;id=24;url=http%3A%2F%2Fzenmontpellier.voila.net%2F
4) En anglais sur shasstaabbey : On the four Exemplary Acts of a Bodhisattva, http://www.shastaabbey.org/pdf/shobo/046bodai.pdf
- Les quatre attributs pratiques de l'être d'Eveil dans Shôbôgenzô, La vraie Loi, Trésor de l'oeil de Y Orimo ;
- Quatre éléments des relations sociales d'un bodhisattva (ou les quatre éléments de la socialité) dans le texte du site zen Montpellier.
- Les quatre captations du bodhisattva sur le site de zazen Réunion.
- Les quatre vertus du Bodhisattva dans Polir la lune et labourer les nuages de Jacques Brosse.
- Les quatre méthodes intégratives du Bodhisattva cité dans le Bouddhisme engagé d'Eric Rommuluère.
- Les quatre règles du Bodhisattva, dans Shobogenzo, Introduction et commentaires par Taisen Deshimaru
- The Bodhisattva's four methods of guidance dans Treasury of the True Dharma Eye, éd Kazuaki Tanahashi (96 fascicules) p. 473.
- On the Four Exemplary Acts of a Bodhisattva, Shasta Abbey tr. Hubert Nearman.
- Four Elements of a Bodhisattva's Social Relations dans Shobogenzo (3ème livre), tr. Nishijima and Cross.
- The four Integrative Methods of Bodhisattvas dans Shobogenzo, Zen essays by Dogen, tr. Thomas Cleary.
- le don [fuse 布施 skr. dâna],
- la parole d’amour [aigo 愛語 skr. priya-vâditâ],
- la pratique altruiste [rigyô 利行 skr. artha-caryâ]
- l’accord [dôji 同事skr. samâna-arthatâ].
Dans son introduction à la traduction de 2012, Y Orimo cite Dôgen :
Le don veut dire le désintérssement. Le désintéressement veut dire "ne pas être avide". Ne pas être avide veut dire, selon le langage du monde "ne pas flatter"» etc.
Elle précise à la fin : Quoique énumérés et expliqués respectivement les uns après les autres, en réalité ces quatre attributs pratiques ne font qu'un pour constituer la nature fondamentalement altruiste de l''être d'éveil »
Remarque : dans son livre "Le Shôbôgenzô de maître Dôgen" (éd Sully 2003), Y Orimo traduisait fuse par "l'aumône" et rigyô par "le service" avec cette note pour le deuxième : « Le terme japonais rigyô que nous avons traduit par le mot service signifie littéralement la pratique (Gyô) au bénéfice (Ri) d'autrui. » Je suppose qu'elle a modifié ces traductions dans la réédition qu'elle vient de faire paraître : Le Shôbôgenzô de maître Dôgen : guide de lecture" (éd Sully 2014).
- le don gratuit (fuse),
- la parole aimable (aigo),
- le comportement secourable (rigyo)
- la coopération (doji).
En notes :
- Maître Dôgen donne d'abord l'explication des caractères chinois (FUSE), "don gratuit", au moyen des caractères chinois (FUDON), "ne pas être avide", qu'il explique ensuite par le mot japonais écrit en syllabique musaboru, "convoiter". Finalement, il pousse son explication plus loin en se servant d'un autre mot populaire japonais hetsurau qui signifie obtenir des faveurs en cirant des pompes, en flattant, etc
- AIGO, littéralement "amour-paroles" représente le sanscrit priya-âkhyâna
- RIGYÔ, le "comportement secourable" ou "bénéfique", traduit le sanscrit artha-caryâ, comportement utile."
- DOJI, litt. "identité de tâche", du sanscrit samâna-arthatâ, qui veut dire litt. "identité de but", ou "partage du même objectif" -- ou encore, pour user d'une expression plus courante, "être dans le même bateau". Le caractère DO signifie "même" et le caractère JI signifie "chose", "affaire" ou "tâche".
3) Sur le site lungtazenwordpress.com.
- Le don, fait avec amour et inntelligence, pas tnt pour répondre aux désir qu'aux besoins (que ce soit le don matériel pour que chaque être soit entier, intègre, le don par l'écoute de l'autre dans ce qu'il est tout en sachant respecter le silence et aussi le don du Dharma, du partage de son expérience.
- Les paroles aimantes, paroles d'amour,
- Les pratiques bénéfiques : toute action qui bénéficie à tout un chacun,
- La coopération, le faire ensemble,
(notes d’après un enseignement de Eric Rommeluère)
4) Sur le site sotozen.net :
« Dans le quatrième chapitre du Shushogi, la compilation moderne de passages empruntés à l'œuvre la plus importante de l'éminent ancêtre Dogen, le Shobogenzo, il y a les quatre méthodes intégratives des bodhisattvas (Shishobo) qui bénéficient à tous les êtres vivants :
- le fait de donner (fuse),
- le discours aimable (aigo),
- les actions bénéfiques (rigyo)
- la coopération (doji).
Ce sont les pratiques des vœux du bodhisattva, les actions que l'on exécute dans l'intérêt des autres, sans penser à obtenir quoi que ce soit en retour. »
5) Dans Shobogenzo, Le Trésor de la vraie Loi, introduction et commentaires de Taisen Deshimaru (p. 78) :
Ch. 45. Bodai satta Shishobo (Les quatre règles du Bodhisattva) :
Être bodhisattva implique nécessairement quatre pratiques envers les autres :
- Fuse Charité, non-égoïsme, dévouement. Cela ne veut pas dire seulement donner aux autres mais ne pas avoir de désirs. C'est aussi donner "sans profit". L'intention profonde est seule importante. Donner à ceux qui pratiquent zazen est plus efficace que de donner à la statue de Bouddha. « Un trésor devient un vrai trésor là où est la charité.
- Aigo. Parler aux autres avec aménité et douceur. Être courtois dans la vie quotidienne. Lorsque les personnes entendent directement ces paroles de courtoisie, elles sont heureuses, et si on leur rapporte qu'elles ont été prononcées à leur égard en leur absence, elles sont plus heureuses encore.
- Rigyo. Aider les autres. Si nous sommes serviables, sans but personnel, cela reviendra certainement par la suite.
- Doji. Rechercher la coopération et l'harmonie avec les autres, c'est-à-dire ne pas s'opposer.