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Ateliers d'étude du Shôbôgenzô avec Yoko Orimo
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Ateliers d'étude du Shôbôgenzô avec Yoko Orimo
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13 novembre 2013

2ème cours d'initiation à la langue japonaise

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et en fichier pdf :  2eme_cours_japonais_28_10_2013

2ème cours d'initiation à la langue japonaise

Par Yoko Orimo

 

Voici la transcription d'une partie du cours qui a eu lieu à l'Institut d'études Bouddhiques le 28 octobre 2013. L'ordre du cours n'a pas été complètement respecté. Les caractères (cinq hiragana, cinq katakana) donnés par Y Orimo n'y figurent pas, les explications des kanjis donnés non plus. Les hiragana qui figurent ici ne sont mis que pour que le texte soit complet, ils ne sont pas tous à connaître. Ce qui concerne Sansuikyô 山水經 et Hannya shingyô 般若心経 a été ajouté.

Nouveauté : le cours d'initiation au japonais peut être suivi en visio-conférence en direct ou en différé, Renseignements sur http://www.bouddhismes.net/Cours-en-visio-conference

                                                                                                                   Christiane Marmèche

 

1) L'échange de début de cours :

Yoko

Mina san konban wa

みなさん  こんばんは

Bonsoir à tous

nous

konban wa

こんばんは

Bonsoir

Yoko

O genki desu ka

おげんきですか

Vous allez bien ?

nous

Hai, genki desu  

 はい、げんきです

Oui, nous allons bien

Yoko

hajimemasu

はじめます

Je commence,

on commence

nous

hajimemashô

はじめましょう

Commençons

Remarques :

Mina san = tous  (où san est le suffixe de politesse)

O genki desu ka : le préfixe お (o) est un préfixe de politesse quand on adresse la parole à l'autre, et か (ka)  indique que c'est une question. La phrase interrogative japonaise ne se compose d'aucune ponctuation précisant qu'il s'agit bien d'une phrase interrogative. C'est en réalité la particule qui se charge aussi de ce rôle

La particule は (ha) se prononce ici en fait wa.

Ajout qui sera expliqué le 25/11 : Voici deux formes qui ont des nuances différentes :

-はじめますか。(Vous commencez ? / On commence ?) "hajime masuka."

-はじめましょうか。(Si nous commencions ?) "hajime mashôka."

J'appelle la deuxième : "phrase interrogative d'invitation". C'est quelque chose de très utile.

Ex.  "お茶をのみましょうか。(Si nous prenions un thé ?) "Ocho wo nomi mashôka."

 

2) Lecture d'un encadré sur la dernière page d'un journal japonais récent.

Sur ce journal apporté par Y Orimo on  remarque qu'il y a plusieurs sens d'écriture, le sens vertical et le sens horizontal. Il n'y a pas de règle stricte quant à l'utilisation de l'un ou de l'autre, mais plutôt des habitudes.

Nihon 日本 c'est « le Japon ».

Nihon.no terevi 日本のテレビ désigne « la télévision (テレビ) japonaise (日本) » puisque no  (の) est une particule qui forme le possessif, que ce soit pronom possessif ou démonstratif…, et le mot télévision est écrit en katakana parce ça vient de l'Occident.

 Nihon.no terevi ga mitai 日本のテレビが見たい  : ga (が) est une particule qui indique le complément d'objet direct et qui se place après lui ; 見 (mi) c'est « voir  », et tai (たい)est un auxiliaire qui exprime le désir. On traduit de la fin vers le début : « Je voudrais voir la télévision japonaise ». Là-dedans vous avez trois sortes de systèmes graphiques.

 

I) Conversion de l'écriture chinoise en écriture japonaise

 

Je voudrais maintenant expliquer comment les Japonais convertissent l'écriture chinoise (donc entièrement écrite en kanji) en écriture japonaise. C'est le côté culturel de l'initiation mais c'est important pour ceux qui s'intéressent à la culture japonaise au niveau de l'écrit. C'est assez compliqué. Et on dit que c'est unique au monde.

1) La spécificité de l'écriture chinoise.

Je vais d'abord vous expliquer la spécificité de l'écriture chinoise sur un exemple très simple. Voici deux caractères 読書 qui peuvent se lire dokusho  en lecture sino-japonaise où :

– doku 読signifie "lire" en tant que verbe, et "la lecture" en tant que substantif ;

– sho 書signifie "écrire" en tant que verbe, "l'écriture" ou "le livre" en tant que substantif.

Avec ces deux caractères il y a des dizaines d'interprétations possibles :

– ça peut être une proposition. Mais il faut savoir que, comme en japonais, très souvent la langue chinoise omet le sujet. Donc le sujet grammatical peut être caché, ça peut être je, tu, nous etc. Et c'est souvent le contexte qui permet de le trouver.

– ça peut être tout simplement une juxtaposition de deux objets.

Je vais donc vous donner plusieurs possibilités pour la traduction de dokusho 読書:

  • Lire et écrire.
  • La lecture et l'écriture.
  • Lire des livres (ou lire un livre).
  • Je lis un livre.
  • Nous lisons et nous écrivons.
  • Etc.

 

2) La conversion en écriture japonaise dans les temps anciens.

Admettons que les 2 caractères précédents 読書 forment la proposition : « je lis un livre ». Vous remarquerez que le verbe vient en premier et que le complément d'objet direct vient en second. Donc vous voyez que la langue chinoise au niveau syntaxique est proche de la langue française : il y a d'abord le verbe et ensuite le COD. Mais ce n'est pas le cas en japonais puisqu'en japonais le verbe est à la fin et le COD vient avant.

Donc quand les Japonais lisent ces deux caractères chinois ils mettent une ponctuation puisque pour eux le premier caractère doit être le COD :

– ils indiquent le COD par la particule ヲ (wo) [écrit en katakana dans les temps anciens]

– ils indiquent la désinence verbale propre à leur langue (ム mu dans ce premier exemple).

On voit apparaître cela dès la fin du VIIIe siècle

Puis ils écrivent les caractères dans l'ordre japonais en gardant la particule qui indique le COD. La prononciation n'est pas la même que pour le texte de départ car chaque caractère a au moins 2 lectures en japonais : une lecture sino-japonaise et une lecture japonaise.

Il y a donc au total trois étapes :

  • un sens est choisi pour lire le texte blanc (hakubun 白文) en tant que proposition ;
  • la ponctuation (yomi kudashi 読み下し) est indiquée ;
  • le texte est mis en lecture japonaise.

Voici les trois étapes sur l'exemple donné (le ے de la 2ème étape est en fait une façon de cocher) :

  読  

  doku

  書

  sho

 

 

   読ム

   ے

 

 

   書ヲ

 

  書  

  sho

  ヲ

  wo

  読

  yomu  

  

Deuxième exemple :

1) Voici le texte blanc :    soit yûryoku en lecture sino-japonaise

avec 有(il y a)力 (la force) qui va être lu comme proposition : « il y a la force »

2) Voici avec la ponctuation : 力(ガ) 有り

ri (リ) est la désinence verbale et ga (ガ) indique le complément. Ce sont des yomigana 読み仮名

3) Voici la lecture japonaise : chikara ga ari

 

Autre exemple avec une négation donc c'est un peu différent.

1) Voici le texte blanc :  soit hijô en lecture sino-japonaise

Avec 非(il n'y a pas)常 (la permanence) qui va être lu comme proposition : « ce n'est pas ordinaire ». En chinois comme en français la négation précède le verbe, mais c'est l'inverse en japonais.

2) Voici avec la ponctuation : ()

zu () est la désinence verbale et ni () est une particule qui indique une fonction.

3) Voici la lecture japonaise : 常ニ非ズ tsune ni ara zu

 

3) La lecture des différents textes par les Japonais.

Il y a une quatrième possibilité de texte : tout simplement on lit des caractères chinois avec une prononciation japonaise sans comprendre forcément le sens. Ici aussi en France on peut chanter des chants liturgiques en latin sans forcément comprendre le sens. Et pour tenir compte de ceux qui ne connaissent pas les kanji, on met la prononciation  à côté.

F M : En zen on récite le Hannya shingyô 般若心経 écrit en caractères romains sans comprendre ce qui est dit en général.

Y O : Je vous ai apporté un livre de sûtra que les moines de l'école Sôtô japonaise récitent (Le texte ressemble à un accordéon) :

– d'un côté il n'y a pas de ponctuation dans le texte lui-même, et tout simplement on met la prononciation à côté des kanji, on le fait en hiragana alors qu'autrefois c'était en katakana.

– de l'autre côté il y a la version japonaise.

P F : Est-ce que la deuxième étape se trouve dans des textes imprimés ou est-ce que c'est seulement un outil de travail des traducteurs ?

Ce n'est pas seulement un outil de travail des traducteurs. En fait il y a très peu de Japonais qui sont capables de lire le hakubun. Donc avant de publier, même pour le texte chinois, on met au moins la ponctuation et on fait yomi kudashi (le travail qu'on a expliqué).

À l'époque où j'étais jeune collégienne on commençait à apprendre le kanbun au collège comme chez vous le latin. Et on continuait au lycée. Lors des examens il fallait mettre la ponctuation dans un hakubun. En effet si on parvient à ponctuer le texte on est capable de discerner le sens. Mais ce n'est pas simple parce que parfois il n'y a pas qu'une seule réponse. D'ailleurs maître Dôgen jouait de cela. Du moment qu'on connaît le système c'est passionnant, mais je comprends que ce soit un peu compliqué pour vous.

début de Sansuikyô écrit par dogen

 

 

Voici un texte de maître Dôgen appartenant à l'Ancienne édition du Shôbôgenzô, cette photo est tirée d'un livre de maître Deshimaru : le titre Shôbôgenzô 正法眼蔵 est à droite avec le numéro 29 du texte en question, le titre du texte Sansuikyô 山水經est à sa gauche, et ensuite le texte lui-même est sans aucune ponctuation, ni virgule, ni point. C'est d'ailleurs le texte que nous lirons à partir du 16 décembre.

 

 

 

Voici le Hannya shingyô 般若心経  avec la ponctuation (il n'y a que des points) ainsi que la prononciation :

Le début 摩訶般若波羅蜜多心經(Maka Hannya Hara Mita Shin Gyô)est à droite

On appelle furigana (振り仮名) ou yomigana (読み仮名), les kana écrits à côté d'un kanji ou d'un autre caractère pour indiquer la prononciation. Les furigana sont ces petits hiragana qui se trouvent sur le côté droit du kanji pour un texte vertical (ou au-dessus de kanji dans une phrase horizontale).

 

Hannyah Shingyô


 

II) Apprentissage de la langue

 

Écrire les kanji ou kana se fait dans un ordre précis. On compte les traits en japonais :

Ichi (itch'), Ni, San, Shi, Go… (un, deux, trois, quatre, cinq...)

 

Première approche des verbes.

En japonais on ne tient pas compte du sujet.

 

infinitif

indicatif

impératif

interrogatif

Passé poli

  commencer

  hajimeru

 はじめる

  hajimemasu

はじめます

  hajimemashô

はじめましょう

  hajimemashôka

  はじめましょうか

 

  dire

  iu

  いう

  iimasu

  いいます

  iimashô

  いいましょう

  iimashôka

  いいましょうか

 

  écrire

  kaku

  かく

  kakimasu

  かきます

  kakimashô

  かきましょう

  kakimashôka

  かきましょうか

  kakimashita

  かきました

  écouter

  kiku

  きく

  kikimasu

  ききます

  kikimashô

  ききましょう

  kikimashôka

  ききましょうか

 

 

Quelques mots.

 あかい 

 あお

 あき

 こえ

 かお

 火

 炎

 畑

 休

 村

 杉

 松

 明

 akai

 a.o

 aki

 ko.e

 ka.o

 

 

 

 

 

 

 

 

 rouge

 bleu 

 automne 

 voix 

 visage 

 feu 

 flamme 

 champ 

 repos

 village

 cyprès

 pin

 clarté

 

Les pronoms personnels.

Le suffixe たち [tachi] sert à former les pronoms personnels.

je

tu

il

elle

わたし

watashi 

あなた

anata 

かれ

kare 

かのじょ

kanojo 

nous

Vous

ils

elles

わたしたち

watashi tachi 

あなたたち

anata tachi 

かれたち

Kare tachi

かのじょたち

kanojo tachi 

Le mien/les miens

Le tien/les tiens

Le sien/les siens

Le sien/les siens

わたしの

watashino

あなたの

anatano 

かれの

kareno 

かのじょの

kanojo no

Le nôtre/les nôtres

Le vôtre/les vôtres

Le leur/les leurs

Le leur/les leurs

わたしたちの

watashitachi no

あなたたちの

anata tachi no 

かれたちの

kare tachi no 

かのじょたちの

kanojo tachi no

Remarque : Watashi (je) est plutôt réservé à l'homme mais tout le monde peut l'employer.

 

Les pronoms démonstratifs.

En japonais, les pronoms démonstratifs varient en fonction de la position de l'objet de référence par rapport au locuteur :

  • これ [kore] indique l'objet qui est proche du locuteur,
  • それ [sore] pour l'objet un peu plus loin de l'interlocuteur ou lui appartenant
  • et あれ [are] désigne un objet encore plus distant des deux locuteurs ;
  • どれ [dore]  est interrogatif .

Les petits japonais apprennent KOSOADO. Et cela s'applique aussi aux personnes, on le verra la prochaine fois.

 

Autres indications suivies d'une partie des phrases construites pendant le cours :

chien

いぬ

inu

chat

ねこ

neko

livre

ほん

hon

chaise

いす

isu

Sœur aînée

あね

ane

étudiant

がくせい

gakusei

élève

せいと

seito

épouse

つま

tsuma

 

phrases construites en japonais

REPAS

 

 

 

A

Dôzo

どうぞ

Je vous en prie

B

Itadaki masu

いただきます

Bon appétit (littt : je reçois cette nourriture avec respect, je vous remercie)

On mange

 

 

 

A

Kore wa oishi.i desu ka

これはおいしいですか

Est-ce bon ?

B

(hai) totemo oishi.i desu

とても おいしいです

(oui) c'est très bon

B

Go chisô sama   deshita

ごちそうさま でした

Merci beaucoup (littt : gd merci de la peine que vous avez mise pour préparer ce repas)

A

Dô itashi mashite

どういたし まして

Je vous en prie (il n'y a pas de quoi)

 

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