Hatsu.u traduction
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LE BOL À AUMÔNES
Hatsu.u / Ho.u
鉢盂
Introduction, notes et traduction de Yoko Orimo
Tiré du tome 6 de la traduction intégrale du Shôbôgenzô (éd Sully 2012 p.177-185)
INTRODUCTION
« Le bol à aumônes » [hatsu.u 鉢盂] est le deuxième texte qui fut exposé au Daibutsu-ji 大仏寺, le second et le dernier monastère que maître Dôgen inaugura en 1244 dans la province d’Echizen. À partir de cette époque, la consolidation de ce nouveau lieu de la Voie ainsi que la formation des jeunes moines seront au centre de la préoccupation du maître à qui il restera encore environ une dizaine d’années à vivre.
Le titre original hatsu.u 鉢盂, autrement prononcé ho.u, est la traduction littérale du mot original en sanscrit pâtra (en pâli patta). Il existe également une transcription phonétique du même terme : hatara 鉢多羅ainsi que la traduction libre : ôryôki 応量器. Ce dernier veut dire littéralement le « réceptacle [ki 器]correspondant [ô 応] à la mesure [ryô 量] »1.
Selon la tradition de l’école zen, le bol à aumônes [hatsu.u 鉢盂] – simple vaisselle qui sert au repas quotidien des moines – forme, avec la robe de l’Éveillé [kesa 袈裟], les deux objets fondamentaux attestant la transmission de la Voie de l’Éveillé2. En effet, dans les quatre premières lignes introductives du présent exposé, le terme shôden 正伝« transmission juste » revient à sept reprises. Vers la fin de l’alinéa, l’auteur souligne que transmettre avec justesse la vraie Loi, Trésor de l’Œil [shôbôgenzô 正法眼蔵] – le cœur sublime du Nirvâna [nehan myôshin 涅槃妙心] n’est autre que de transmettre avec justesse la robe de l’Éveillé et le bol à aumônes.
Vers le milieu du texte, Dôgen triture la prédication de maître Nyojô, prédication déjà citée dans « La vie quotidienne » [Kajô 家常]3 : « (…) “Quel est l’événement inouï ?” Je lui réponds tout simplement : “Il y a un événement tout à fait inouï. Finalement, lequel ? Le bol à aumônes du temple Jôji prend le repas, le voici transporté au mont Tendô ! ”4» Dans ce court passage, revient au total neuf fois l’épithète « inouï » [kitoku 奇特]. Celui-ci, synonyme du terme mizo.u 未曾有, veut dire littéralement « ce qu’on n’a jamais vu ni entendu », « ce qui ne s’est jamais produit dans le monde ». Voici le commentaire de Dôgen qui vient tout de suite après la parole de son ancien maître, l’ancien éveillé : « Sachez-le, il faut réserver l’événement inouï à la personne inouïe ; il faut utiliser l’ustensile inouï pour l’événement inouï. Cela n’est autre que le moment favorable pour l’événement inouï. S’il en est ainsi, l’endroit où se réalise comme présence l’événement inouï n’est autre que le bol à aumônes inouï. (…) »
« Le bol à aumônes » [Hatsu.u / Ho.u 鉢盂] fut exposé le 12 du troisième mois de la troisième année de l’ère Kangen (1245) au monastère du Grand Éveillé [Daibutsu-ji大仏寺]5. Il est classé 71ème texte de l’Ancienne édition.
NOTES de l'introduction
1. Au terme sino-japonais ôryôki 応量器, on peut attribuer deux sens légèrement différents : (1) le récipient confectionné selon la mesure telle qu’elle a été établie par l’Éveillé lui-même ; (2) le récipient qui s’accommode à la mesure de chacun ou à la quantité de nourriture appropriée à chacun.
2. Cf. I.C., §2372, « Équipement des moines ».
3. In Shôbôgenzô, tome 3, p. 299-315.
4. Recueil des mots de maître Nyojô, T. 48, n° 2002, livre 1, collection du temple Keitoku-ji (Jingdesi).
5. Le temple du Grand Éveillé [Daibutsu-ji 大仏寺], que Dôgen inaugura en 1244 dans la province d’Echizen, deviendra en 1246 le temple de la Paix éternelle [Eihei-ji 永平寺].
TEXTE
Transmis1 avec justesse depuis l’au-delà des sept éveillés du passé* aux sept éveillés du passé. Transmis avec justesse depuis le sein des sept éveillés du passé aux sept éveillés du passé. Transmis avec justesse de la totalité2 des sept éveillés du passé à la totalité des sept éveillés du passé. Transmis avec justesse depuis les sept éveillés du passé à vingt-huit générations successives. Le vingt-huitième patriarche (indien), le haut patriarche Bodhidharma en personne, se rendit en Chine et le transmit avec justesse au deuxième patriarche (chinois), le grand patriarche et grand maître Shôshû Fukaku (Jinkô Eka)3. Transmis à six générations successives, il atteignit Sôkei (Daikan Enô), soit au total cinquante et une générations dans l’est et l’ouest. Voilà la vraie Loi, Trésor de l’Œil, le cœur sublime du Nirvâna ; voilà la robe de l’Éveillé et le bol à aumônes. Tous ensemble, l’éveillé d’avant a gardé et maintenu la transmission juste qu’il avait reçue de son éveillé d’avant. C’est ainsi que la transmission juste s’est effectuée d’éveillé à éveillé, de patriarche à patriarche.
Cependant, les expressions varient chez chacun de ceux qui étudient les éveillés et les patriarches avec la peau, la chair, les os et la moelle ainsi qu’avec le poing et la prunelle de l’Œil. Je veux dire que, ou bien4 il en y a qui étudient, tenant le bol à aumônes pour le corps et le cœur des éveillés et des patriarches. Ou bien, il y en a qui étudient, tenant le bol à aumônes pour le bol de riz des éveillés et des patriarches. Ou bien, il y en a qui étudient, tenant le bol à aumônes pour la prunelle de l’Œil des éveillés et des patriarches. Ou bien, il y en a qui étudient, tenant le bol à aumônes pour la claire Lumière des éveillés et des patriarches. Ou bien, il y en a qui étudient, tenant le bol à aumônes pour le vrai corps des éveillés et des patriarches. Ou bien, il y en a qui étudient, tenant le bol à aumônes pour la vraie Loi, Trésor de l’Œil, le cœur sublime du Nirvâna des éveillés et des patriarches. Ou bien, il y en a qui étudient, tenant le bol à aumônes pour l’endroit où se libère le corps5 des éveillés et des patriarches. Ou bien, il y en a qui étudient, tenant les éveillés et les patriarches pour le bord et le fond du bol à aumônes. Bien que l’enseignement essentiel de chacune des études de ces gens-là puisse prendre part à la parole obtenue6, il existe encore l’étude allant au-delà.
*
La première année de l’ère Hôkyô (Baoqing)7 sous la grande dynastie des Song, le jour où mon ancien maître, l’ancien éveillé Tendô (Nyojô), s’installa au mont Tendô, il monta en chaire et dit : « Si je me souviens bien, un moine demanda à Hyakujô (Ekai) : “Quel est l’événement inouï8 ?” Hyakujô dit : “Le Grand Pic vaillant9 est assis tout seul ! Même la grande assemblée ne saurait le faire bouger. Pour l’instant, laissons ce gaillard se tuer lui-même par son assise.” Aujourd’hui, soudain, une personne me demande à moi, Jô (Tendô Nyojô) monté en chaire : “Quel est l’événement inouï ?” Je lui réponds tout simplement : “Il y a un événement tout à fait inouï. Finalement, lequel ? Le bol à aumônes du temple Jôji10 prend le repas, le voici transporté au mont Tendô11 !” »
Sachez-le, il faut réserver l’événement inouï12 à la personne inouïe ; il faut utiliser l’ustensile inouï pour l’événement inouï. Cela n’est autre que le moment favorable pour l’événement inouï. S’il en est ainsi, l’endroit où se réalise comme présence l’événement inouï n’est autre que le bol à aumônes inouï. Telle est la norme mystérieuse13de la Voie de l’Éveillé selon laquelle les quatre dieux protecteurs des cieux14 gardent et protègent (le bol à aumônes) et la multitude des rois dragons le défend et le protège. Ainsi en font-ils présent aux éveillés et aux patriarches avec vénération, et ils l’héritent des éveillés et des patriarches15.
Ceux qui n’ont pas étudié les arcanes de la maison des éveillés et des patriarches16 disent que la robe de l’Éveillé est de soie ou de toile de lin17, ou qu’elle est tissée de fil transformé18. Ils disent que le bol à aumônes de l’Éveillé est de pierre, de tuile ou de fer. S’ils disent ainsi, c’est parce qu’ils ne sont pas encore munis de l’Œil de l’étude19. La robe de l’Éveillé est la robe de l’Éveillé. Il ne faut nullement la considérer comme de la soie ou une toile de lin. C’est une vision révolue de la considérer comme de la soie ou une toile de lin. Le bol à aumônes de l’Éveillé est le bol à aumônes de l’Éveillé. Ne dites jamais qu’il est de pierre ou de tuile, ni de fer ou de bois20.
En un mot, le bol à aumônes de l’Éveillé n’est pas une chose confectionnée. Il n’est pas de l’ordre de l’apparaître ni du disparaître, ni du passer ni du venir. Il n’est pas à obtenir ni à perdre. Il ne regarde ni l’ancien ni le moderne, ni le passé ni le présent. Même si c’est avec des nuages et de l’eau21 ramassés que se réalisent comme présence la robe et le bol22 des éveillés et des patriarches, ni les nuages ni l’eau ne sauraient les capturer avec leurs cage et filet. Même si c’est avec des herbes et des plantes recueillies qu’ils se réalisent comme présence, ni les herbes ni les plantes ne sauraient les capturer avec leurs cage et filet.
Voici l’enseignement essentiel : l’eau est l’eau, assemblant23 une multitude d’existants24. Les nuages sont les nuages, assemblant une multitude d’existants. Les nuages sont les nuages, assemblant les nuages ; l’eau est l’eau, assemblant les eaux. Quant au bol à aumônes, c’est seulement avec une multitude d’existants qu’il assemble le bol à aumônes, et c’est seulement avec le bol à aumônes qu’il assemble une multitude d’existants. C’est seulement avec le cœur tout entier qu’il assemble le bol à aumônes. C’est seulement avec le méta-espace qu’il assemble le bol à aumônes. C’est seulement avec le bol à aumônes qu’il assemble le bol à aumônes. Le bol à aumônes se laisse entraver par le bol à aumônes ; il se laisse souiller par le bol à aumônes25.
Le bol à aumônes tel que les moines pérégrinant comme les nuages et l’eau26 le transmettent et le maintiennent à présent27 n’est autre que le bol à aumônes dont les quatre dieux protecteurs des cieux leur font présent avec vénération. S’il ne faisait pas l’objet du présent que font avec vénération les quatre dieux protecteurs des cieux, le bol à aumônes ne se présenterait pas devant nos yeux. Le bol à aumônes tel que le transmettent avec justesse à présent les éveillés et les patriarches de la multitude des régions, transmettant la vraie Loi, Trésor de l’Œil de l’Éveillé, n’est autre que le bol à aumônes qui transparaît en se dépouillant* du passé et du présent. S’il en est ainsi, le bol à aumônes d’à présent pulvérise la vision révolue d’un gaillard de fer. Il ne se laisse pas contrarier par l’estimation du bois ou de la souche ; il transcende et outrepasse la voix et les formes-couleurs de la tuile ou des cailloux. Il n’entrave pas non plus l’activité vitale de la pierre ou des pierres précieuses. Ne dites pas que (le bol à aumônes) est de pierre ou de tuile ; ne dites pas qu’il est de bois ou de souche. C’est ainsi que nous l’avons reçu, et en avons pris acte28.
« Le bol à aumônes » [Hatsu.u / Ho.u]
Texte n° 71 de La vraie Loi, Trésor de l’OEil [Shôbôgenzô]
Exposé le 12 du troisième mois de la troisième année de l’ère Kangen (1245) au monastère du Grand Éveillé29.
Transcrit le 27 du septième mois de l’année du serpent (1245) dans la salle des servants du temple du Grand Éveillé.
Ejô
NOTES de la traduction
1. Le sujet grammatical est omis dans toutes les premières propositions. Ce n’est que vers la fin du premier alinéa que ce sujet grammatical caché se révèle en tant que « la vraie Loi, Trésor de l’Œil [shôbôgenzô 正法眼蔵], le cœur sublime du Nirvâna [nehan myôshin 涅槃妙心] », mise en apposition ici à la « robe de l’Éveillé » [kesa 袈裟] et au « bol à aumônes » [hatsu.u 鉢盂].
2. C’est le caractère kon 渾 qui figure dans le texte original.
3. Shôshû Fukaku est le nom honorifique que donna l’empereur Taisô (Taizong) à maître Jinkô Eka.
4. L’adverbe japonais « ou bien » [aruiwa あるいは] est répété ici huit fois au total pour souligner une multitude de manières différentes d’exprimer ce qu’est « le bol à aumônes ».
5. Le terme sino-japonais surcomposé tenshinsho 転身処, que nous avons traduit par « l’endroit où se libère le corps des éveillés et des patriarches », désigne au sens figuré le « point tournant de l’étude de la Voie » ou l’« endroit où se dégage un nouvel horizon sur le cheminement de la Voie », etc. Le verbe composé tenshin 転身 veut dire littéralement « se tourner, changer d’orientation », et le substantif sho 処 désigne « l’endroit, le lieu ».
6. Le terme dôtoku 道得, que nous avons traduit par la « parole obtenue », est composé de deux caractères : le caractère dô 道qui désigne à la fois la « Voie » et la « parole », et le verbe toku 得« obtenir ». Ainsi la « parole obtenue » [dôtoku 道得] comporte-t-elle en elle-même l’autre signification : « la Voie obtenue / l’obtention de la Voie » [dôtoku 道得]. Cf. « Parole obtenue » [Dôtoku 道得] in Shôbôgenzô, tome 2, p. 121-133.
7. La première année de l’ère Hôkyô correspond à l’an 1225 de notre ère,chrétienne. C’est au cinquième mois de la même année que le jeune étudiant Dôgen rencontra pour la première fois Nyojô, le maître de sa vie, dans la résidence de l’abbé : Myôkôdai « Haut Plateau merveilleux » du monastère Keitoku-ji du mont Tendô. Voir, entre autres, « Les éveillés et les patriarches » [Busso 仏祖] et « La transmission face à face » [Menju 面授].
8. C’est le mot kitoku 奇特, synonyme de mizo.u 未曾有(skr.adbhuta), que nous avons traduit par l’épithète « inouï ».
9. Le « Grand Pic vaillant » [Daiyûhô 大雄峰] est un autre nom du mont Hyakujô-san 百丈山 ; le nom propre Hyakujô 百丈 désigne à la fois le mont et maître Hyakujô en personne.
10. Voici les temples dans lesquels maître Nyojô fut successivement nommé au poste d’abbé : Seiryô-ji (Qingliangsi), Zuigan-ji (Ruiyansi), Jôji-ji (Jingcisi), Zuigan-ji, Jôji-ji et Keitoku-ji (Jingdesi).
11. Recueil des mots de maître Nyojô, T. 48, n° 2002, livre 1, collection du temple Keitoku-ji (Jingdesi).
12. Dans ce court alinéa, l’épithète « inouï » [kitoku 奇特] se répète sept fois.
13. C’est le caractère gen 玄que nous avons traduit par «mystérieux ». Il peut être traduit par « profond, fondamental, merveilleux, subtil, obscur », etc.
14. Les « quatre dieux protecteurs des cieux » [shitennô 四天王] sont jikoku-ten 持国天 (skr.Dhrtarâçtra) qui garde l’est, zôchô-ten 増長天 (skr. Virûdhaka) qui garde le sud, kômoku-ten 広目天 (skr. Virûpâkça) qui garde l’ouest et tamon-ten 多聞天(skr. Vaishravana) qui garde le nord.
15. Avec le bol à aumônes s’instaure le mouvement circulaire de donner et de recevoir entre les quatre dieux protecteurs des cieux et les éveillés, les patriarches.
16. C’est l’expression busso no dô.oku 仏祖の堂奥que nous avons traduite par « les arcanes de la maison des éveillés et des patriarches ».
17. Dans le texte original figure le terme nuno 布« tissu, toile, étoffe » ; celui-ci désignait à l’époque médiévale exclusivement la toile de lin ou de coton.
18. Le « fil transformé » [keshi 化糸] désigne le fil offert par l’esprit des plantes, fil conforme au précepte « ne pas tuer », ce contrairement à la soie. Cf. « La transmission de la robe de l’Éveillé » [Den.e 伝衣].
19. C’est le mot composé sangakugen 参学眼que nous avons traduit par « l’Œil de l’étude ».
20. Sur la « robe de l’Éveillé [kesa 袈裟], l’auteur fait exactement la même remarque : « Sachez-le, la robe de l’Éveillé n’est faite ni de soie ni de toile de lin ; ceci est une leçon profonde de la Voie de l’Éveillé. » Voir « La transmission de la robe de l’Éveillé » [Den.e 伝衣] et « La vertu acquise de la robe de l’Éveillé » [Kesa kudoku 袈裟功徳].
21. Les « nuages » [un 雲] et l’« eau » [sui 水] connotent bien entendu un autre terme unsui 雲水, les moines pèlerins qui se rassemblent dans un monastère, munis de la robe de l’Éveillé et du bol à aumônes.
22. L’auteur emploie ici le terme abrégé e.u 衣鉢, synonyme de ehatsu 衣鉢, qui désigne les deux objets majeurs de la transmission : la robe et le bol.
23. Le verbe gôjô 合成, que nous avons traduit par « assembler », revient neuf fois dans ce court alinéa. Il est composé de deux caractères : le caractère gô 合qui veut dire « (se) réunir, (s’) assembler, (se) combiner, (se) coordonner, (s’) agencer, (se) correspondre », etc., et le caractère jô 成« se réaliser » ; ce dernier compose le terme éminemment dogénien genjô 現成 « se réaliser comme présence ».
24. C’est le mot shuhô 衆法que nous avons traduit par « une multitude [shu 衆] d’existants [hô 法] ».
25. Le bol à aumônes « est » le bol à aumônes ; c’est dans cette identité tautologique que doit se déployer le jeu du « bol à aumônes » avec la multitude des bols à aumônes.
26. Afin de mettre en relief le jeu de mots que l’auteur introduit avec les mots « nuages » [un 雲] et « eau » [sui 水], nous avons traduit le mot unsui 雲水au sens plénier et littéral du terme.
27. L’adverbe japonais ima いまrevient trois fois dans ce dernier alinéa.
28. Le verbe shôtô 承当, que nous avons traduit par « recevoir et prendre acte », est composé des deux caractères : le caractère shô 承qui veut dire « recevoir avec vénération, acquiescer, accepter » et le caractère tô 当, polysémique, qui veut dire « se charger, correspondre, toucher le but, justement », etc.
29. Le temple du Grand Éveillé [Daibutsu-ji 大仏寺], que Dôgen inaugura en 1244 dans la province d’Echizen, deviendra en 1246 le temple de la Paix éternelle [Eihei-ji永平寺].