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Ateliers d'étude du Shôbôgenzô avec Yoko Orimo
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6 novembre 2012

Vie et mort, La Gendronnière MAI 2005

                      VIE ET MORT

Dans sa conférence du 27 mai 2005 au Temple de la Gendronnière, Yoko Orimo sous le thème « Vie et Mort » nous rapporte les faits suivants :

« De tous les êtres vivants, l’homme est le seul qui sache qu’il doit mourir. Et pourtant, si nous savons que nous mourrons, nous ne savons pas ce que cela veut dire. Le sens de la mort est une énigme qui met en cause la possibilité même du sens de nos vies, sens de toutes nos entreprises humaines…

Arrêtons-nous un instant sur l’étymologie des deux mots "vie" et "mort". Le mot français "vie" a pour origine le latin classique vita : "vie et existence" et au figuré "genre de vie". Le mot "mort" est issu du latin mortem accusatif de mors : "cessation de vie". Remarquons déjà que le mot "mort" ne peut avoir de sens autonome séparé du mot "vie".

Dans la langue sino-japonaise, l’idéogramme SHI (la mort) représente les ossements d’homme symbole de la décomposition et de la désintégration résultant de la mort. L’idéogramme SHÔ (la nature) représente la jeune pousse qui germe sur la terre et signifie d’abord "naître", "naissance" plutôt que "vivre", "vie". Au figuré SHÔ désigne "fraîcheur et pureté". Le mot composé SHÔJI 生死 ("naissance et mort" ou "vie et mort") nous introduit d’emblée dans le domaine de samsâra, domaine de l’égarement : la transmigration des êtres selon les actes (karma). Rappelons que la doctrine du grand Véhicule prône l’unité contradictoire du samsâra (de l’ordre temporel) et du Nirvâna (de l’ordre atemporel)…

La naissance et la mort, ces deux moments capitaux de notre existence nous échappent : on ne peut se souvenir du moment de sa propre naissance de même qu’aucun de nous ne peut connaître le moment de sa mort en tant que vivant. Ce n’est que notre entourage qui vivra notre mort. La naissance et la mort ne peuvent être que de l’ordre du témoignage, témoignage des autres. Nul ne sait d’où vient la vie ni où elle va, en ce sens la vie nous paraît être comme une errance. La mort, notre propre mort ne nous appartient pas, elle appartient non à nous mais aux autres. ».

D'après la citation de Djelloul Seddiki « Les au-delà de la mort », Études sur la mort 2/2005 (no 128), p. 117-121 (www.cairn.info/revue-etudes-sur-la-mort-2005-2-page-117.htm).

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